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Sur les bords du Rhin, par exemple, Francs-archers et Francs-tireurs sont, depuis des siècles, les héros des réunions solennelles, occupant ainsi, dans le nord de la France, le rang que troubadours et félibres tiennent si dignement dans le midi.

En 1576, la ville libre de Strasbourg convia, à un tir fédéral, les seigneurs et les notables des pays leurs alliés. Trois cents nobles étrangers, venant de la Souabe, de la Bavière, des villes libres et de la Suisse, répondirent à cet appel. Les réjouissances durèrent deux mois ; — on avait alors le loisir de faire dignement les choses — si bien que les plus brillants, parmi les jeunes habitants de Zurich, résolurent, à la fin, d’aller chercher ceux de leurs compatriotes qui s’oubliaient dans les délices de la cité alsacienne.

Pour donner à leur voyage un caractère significatif, il l’effectuèrent par eau, et en dix-sept heures, bien que la durée ordinaire de ce trajet fût alors de trois ou quatre jours.

En débarquant à Strasbourg, ils furent reçus par les membres du Sénat, auxquels ils offrirent un chaudron rempli d’une soupe au millet, préparée le matin même à Zurich, et maintenue chaude au moyen d’un entourage de sable brûlant, disposé dans un tonneau. — J’ai vu ce chaudron, qui est conservé à la bibliothèque de Strasbourg.

Le chef de l’expédition dit aux sénateurs, en le leur offrant : « qu’en apportant de Zurich cette soupe encore chaude, ils avaient voulu