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AIGREMONT, (Marguerite de Cambys, baronne d’) Languedocienne. Ses talens lui donnent une place parmi les savantes du seizième siècle. On a d’elle quelques traductions, entr’autres : les Devoirs du Veuvage, traité italien, de Jean-Georges Trissin ; Lyon, Guillaume Roville, 1554, in-16. — Une Lettre de Consolation, envoyée par Jean Bocace à Pino de Rossi, qui était en exil ; Lyon, Guillaume Roville, 1556, in-16.


AIGUILLON, (Anne-Charlotte Crussol, duchesse d’) eut dès sa jeunesse le goût le plus vif pour l’étude des sciences. Elle parlait différentes langues avec facilité. Son savoir lui mérita l’estime de plusieurs savans, et sur-tout celle de Montesquieu. Dans une lettre où elle fait le détail de la maladie qui enleva l’auteur de l’Esprit des Lois, on lit : « Les Jésuites qui étaient auprès de lui (Montesquieu), le pressaient de leur remettre les corrections qu’il avait faites aux Lettres Persanes ; il me remit son manuscrit, en me disant : Consultez avec mes amis, et jugez si ceci doit paraître. » On lui doit quelques bonnes traductions d’ouvrages anglais, aussi difficiles qu’intéressans. Elle mourut dans un âge très-avancé, le 15 juin 1772.


ALACOQUE, (Marguerite-Marie) naquit le 22 juillet 1645, à Lauthecourt ou Leuthecourt, paroisse de Véroure en Bourgogne. Elle dut le jour à Claude Alacoque et à Philiberte Lamyn. S’il faut en croire les historiens, sa vie fut un tissu de bizarreries superstitieuses et de vertus aimables. On distingua, dans son enfance, les qualités qui furent son apanage dans un âge plus avancé. À dix ans, elle avait, dit-on, des extases et des apparitions ; et ce fut alors qu’elle se dévoua au service de la Mère du