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estimables, que les femmes du plus haut rang n’osaient paraître à la cour sans ces deux qua lités. Les savans eurent part aux libéralités d’Anne de Bretagne ; Jean Marot prenait le titre de poëte de la magnifique reine.

Le seizième siècle fut une époque très-brillante de l’influence des femmes. Louise de Sa voie, mère et institutrice de François Ier, avait protégé les gens de lettres ; leur reconnaissance couvrit de fleurs son tombeau. La gloire de protectrice des littérateurs et des savans fut héréditaire dans cette famille : on se rappellera toujours avec une vénération religieuse les noms de Marguerite de Valois, de Jeanne d’Albret sa fille, et de Marguerite de France. A l’exemple de ces Princesses, les Dames Desroches de Poitiers firent de leur maison le sanctuaire des Muses.

Anne de Bretagne avait commencé à attirer des femmes à la cour ; mais ce ne fut que sous Francois 1er  qu’elles y parurent avec éclat. Clément Marot puisa dans leur conversation cette naïveté dans les pensées, ce naturel dans l’expression, cette vivacité dans les tours, en un mot cet élégant badinage qui fait le charme de ses poésies.

Le règne de Henri II fut celui de Diane de