Page:Briquet - Dictionnaire historique littéraire et bibliographie des francaises.pdf/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

des Dames tenant cour d’Amour à Pierrefeu et à Signe. La voici : Qui aime plus sa Dame absente que présente, et qui induit plus fort à aimer, ou les yeux, ou le cœur ?

L’amante de Pétrarque, la belle Laure, fut de la seconde Cour d’Amour, qui s’assemblait, au 14e. siècle, dans le Comtat à Sorgues ou à l’Isle.

À la faveur de ces jeux d’esprit, l’humanité se fit jour en des cours encore barbares ; elle de vint bientôt l’apanage des Français, et cette révolution dans les mœurs fut en partie l’ouvrage de l’Amour.

Les femmes n’eurent pas seulement des Cours d’Amour, elles devinrent aussi magistrats, en possédant des seigneuries, et exercèrent la jurisdiction des fiefs dans toute son étendue : elles tinrent leurs Assises ou leurs Plaids, y présidèrent, et jugèrent dans la Cour de leurs suzerains.

Les Troubadours finirent au 14e siècle, et le génie poétique baissa beaucoup en France. Pour le ranimer, Clémence Isaure fonda les prix des Jeux floraux. Cette jeune et savante bienfaitrice de sa patrie, dit Lefranc de Pompignan,

… Annonce les jours célèbres,
Qui sous François et sous Louis,
Après des siècles de ténèbres,
Frapperont nos yeux éblouis.