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La réputation de ce monastère, pour les études, passa jusque dans la Grande-Bretagne, et l’on vit aborder de ce pays plusieurs personnes des deux sexes, qui venaient s’instruire dans les écoles de cette paisible retraite. Les rois de la Grande — Bretagne voulurent même établir dans leurs états des maisons, fondées sur ce modèle ; et, dans le dessein d’y faire régner le même esprit, ils firent demander à Bertille, première abbesse de Chelles, des sujets propres à remplir leurs vues. Bertille, ayant fait un choix parmi ses élèves, et les ayant munis de livres nécessaires à leur mission, les envoya dans une terre étrangère, qui nous donna depuis le savant Alcuin.

Les monastères de religieuses du huitième siècle s’occupaient à transcrire les livres anciens, quoique l’usage d’en faire des copies fût abandonné presque par — tout. Charlemagne mérita le titre glorieux de restaurateur des lettres ; il établit, jusque dans son palais, des écoles où il allait, avec les princes ses fils et les princesses ses filles, écouter les leçons des maîtres. Le goût du roi, dit le président Hénault, mit les sciences à la mode ; il n’y eut pas jusqu’aux femmes, parmi lesquelles on en vit une se distinguer