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À LA MÊME.
Niort, le 27 prairial an 11.

Lorsque l’on m’a remis votre dernière lettre, j’étais occupée à parer mon jardin d’une plante, nouvellement en fleur, que j’ai rencontrée dans mes promenades champêtres. C’est l’Ophrys ou Orchis mouche, ainsi nommée sans doute, parce que la fleur ressemble à une mouche qui vole. La campagne que vous habitez vous offrira cette belle plante, dans les terrains dont le sol est crayeux. Elle est de la vingtième classe de Linné ; la tige en est garnie de feuilles, et la lèvre du nectaire, légèrement divisée en cinq lobes… C’est assez s’occuper aujourd’hui de botanique. Je viens à la partie de votre lettre, où vous parlez de l’influence que les femmes ont exercée en France ; et, puisque vous l’exigez, je vais vous dire ce que je sais à ce sujet.

Les femmes des anciens Gaulois eurent pendant long-tems l’administration des affaires civiles et politiques. Elles jouissaient d’une si grande réputation de justice et de sagesse, que dans un traité d’Annibal avec leur nation,