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— Peuh ! Vous vous êtes plainte tout à l’heure qu’elle s’éteignait en quenouille ? un sang nouveau et vigoureux lui fera du bien.

— Gilles !

— À quand la noce ?

— Gilles !

— Mais on fera des noces et je veux y être, moi.

— Le mariage sera très simple, et aura lieu dans trois semaines, dit Alix.

— Bravo ! cria Gilles, en exécutant un entrechat.

— Gilles ! Alix ! s’exclama mademoiselle Eulalie, Oh là, là ! ces enfants modernes ne doutent de rien ! Ah, je perds la tête…

— Mais non, mais non, tantinette, jeta Gilles en embrassant mademoiselle Eulalie sur le front, la voilà !

— Ah, j’en reste tout étourdie, murmura-t-elle, que de vitesse aujourd’hui !… Alix, ma chérie, as-tu bien réfléchi ?

— Oui, ma tante. J’épouse Paul Bordier, répondit-elle en regagnant ses appartements.

— Eh bien soit, ma petite, je ne m’oppose plus ; puisses-tu trouver le bonheur dans cette union. C’est curieux, ajouta-t-elle pour Gilles, ta sœur ne semble pas émue en parlant du grand jour de son mariage. Il me semble, continua la romanesque demoiselle, que des émotions bien douces doivent nous assaillir à cette perspective.

— Vous n’êtes pas trop vieille pour vérifier la chose, rien ne vous empêche d’en tenter l’expérience, riposta le jeune homme en riant franchement.