— Vous n’êtes pas plus à plaindre que moi, reprit le croisé, penaud.
— Allons, fier chevalier, pas cette figure triste, dit une superbe Sarrasine ; un peu de danse, profitons de la trêve de Richard.
— Holà ! beau duc, fit une jolie bergère, votre bras, je vaux bien une fermière.
Les deux couples s’éloignèrent joyeux, pendant que le lutteur romain commençait à conter fleurette à une jolie cendrillon.
Pendant que l’on ovationnait la paysanne, une scène amusante se déroulait derrière un paravent chinois, posé près d’un sofa.
— Insolent ! disait une douairière scandalisée, à un grand diable noir qui venait de lui poser un baiser sur une joue, et une mouche sur l’autre, vous ne pourriez pas un peu vous laver, sale monsieur ?
— Mais, noble dame, c’est ma couleur naturelle !
— Enlevez-moi cette affreuse mouche !
— Ce n’est pas difficile, voici.
Et le charbonnier que nous avons reconnu, déposa un minuscule morceau de satin noir dans la main de la gardienne des blasons, interloquée.
— Altesse, si vous craignez les mouches, baissez votre voile. Mais pas à la mode des Turques : ne cachez pas votre bouche vermeille, elle est attirante.
— Pour ceux qui déposent des mouches ?…
— Malheureusement, je vois que vous détestez les charbonniers.