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— Ah !

— Ah non, sa confession terminée…

— Ma confession ? coupa Gilles, parle donc de la tienne…

— Allons, l’accord ne s’établira donc jamais entre vous deux, dit Alix en riant.

— Comment peut-il se faire ! Sous un prétexte futile, Béatrice vient de me pousser dans un véritable traquenard, elle m’a éloigné de toi et de madame Lebrun à seule fin de me demander en mariage. J’ai refusé.

— Il ne me reste plus qu’à mourir, soupira Béatrice tragique.

— Et quel genre de mort choisis-tu, demanda Luce, les yeux mi-clos, poison ?… poignard ?…

— Oh, ce m’est indifférent, toutes les morts me seront douces, comparées à ce que j’endure, dit-elle résignée.

— Servons-nous de cette conversation de badinage pour en entamer une plus sérieuse, suggéra Luce, et voici pour commencer : je ne comprends pas que l’on meure ou veuille se tuer par amour.

— Que tu ne comprennes pas, ne me surprend nullement de ta part, tu es si énergique, si maîtresse de ton cœur.

La veuve se gourma.

Ce n’était pas un secret, pour personne, que Luce Lebrun avait fait un désastre des courtes années de son ménage. En s’apercevant que son mari, Alex.