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— Explique-toi. Si c’est tout ce qui te manque pour balancer honorablement tes livres, je prends sur moi de faire accepter la barbiche.

— Voilà : tu sais qu’il y a un bal masqué à Spencer-Wood dans dix jours, exactement.

— Oui, après…

— Bien après, j’y suis invité, et pour y aller, je dois me costumer.

— Ah, je comprends… Pour ton déguisement, tu voulais ménager sur l’achat d’une barbe postiche, en te servant de la tienne propre…

— T’es brillant… C’est cela… et maintenant ma piastre est flambée.

— Qu’aurais-tu fait d’une barbe de huit jours ? Elle n’aurait pas eu la longueur réglementaire d’une barbiche !

— C’est vrai. Tout de même, j’aurais pu me composer un visage d’apache.

— Faites-vous donc charbonnier, conseilla Eustache qui riait de bon cœur, puisque vous avez un faible pour la noirceur.

— Bravo ! lança Gilles, voilà une superbe idée. Qu’en dis-tu, Alix ?

— Ma foi, à ton goût.

— Et toi, quel sera ton déguisement ? Oh, ne le dis pas, ni toi non plus, Paul, je vous chercherai. Ce sera rigolo.

— Oh chers enfants, s’écria tante Eulalie en levant, suivant son habitude, ses mains à la hauteur de ses épaules, combien j’aime à vous entendre parler de bals masqués. Que de souvenirs ! Ma chère amie, ajou-