d’adoptions qui a lieu chaque année y est soigneusement inscrit.
Sœur Véronique s’absorba dans son travail de recherche, puis :
— Voici l’année qui nous occupe, dit-elle, en faisant glisser sa belle main fine et blanche comme une cire sur la large feuille couverte d’écriture serrée. Cette année-là, les adoptions furent restreintes, et chose étrange, ne se composaient que de filles. Aimeriez-vous avoir d’autres renseignements, monsieur ?
— Auriez-vous la très grande obligeance de me dire si dans les années qui suivirent…
— Je comprends ; ne marchant que sur des suppositions, vous partez de la date probable de l’entrée du bébé ici, en supposant que ce couvent est l’endroit où il fut déposé.
— Exactement, ma sœur. Quel imbroglio ! je déplore de vous donner ce trouble.
— Ne vous désolez pas ; je suis heureuse de vous rendre ce service.
— Oh, merci infiniment…
Patiemment Sœur Véronique vérifia la marche suivie par les adoptions pendant trois ans. Penchée sur le registre, elle donnait les renseignements pouvant intéresser son visiteur.
— Rien dans mes remarques ne vous a frappé, monsieur, dit-elle en posant au loin son regard un peu las ?
— J’ai le regret de vous dire non, et de vous avoir inutilement fatiguée. Acceptez mes remerciements et pardonnez-moi.