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les mémoires d’un soldat inconnu

malmène ! Ça fait penser à un roi de basse-cour en frais de morigéner une de ses sujettes récalcitrantes à l’accouplement. Ouais !… L’aigle riposte… Attention, beau coq, prends garde ! Mais, prends donc garde ! Ah ! malédiction, te voilà avec du plomb dans le plumat à ton tour. Je t’avais pourtant averti !… Bon, c’est ça, reprends-toi et donnes-y ! Là, comme ça, oui, oui, comme ça, et comme ça, et comme ça ! Bravo ! ça c’en est du travail et du beau ! Tiens bon, tu l’auras. Non, mais ce que ça jase sec ces deux-là ! Cobra !… Il va l’avoir, il va… Il va… Il l’a ! Hourra ! beau coq, t’a gagné des éperons ! Ce que tu l’envoies paître l’aigle au kaiser !

Dans une spirale fantastique de fumée et de flammes, le Fokker allemand pique du nez vers le sol. Sa descente vertigineuse le jette dans une prairie, où il s’écrase, ses ailes toutes brisées, tordues sous son grand corps disloqué.

Mon compagnon, après avoir suivi d’un regard rapide la chute de l’avion