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les mémoires d’un soldat inconnu

me. Quelques hauts dignitaires de l’armée nous honoreront de leur présence.

— Je leur lancerai leur babiole. Il y aura esclandre.

Il jette, furieux :

— Rectifiez position !

Je me lève, rigide.

— Rompez !

Je salue et m’éloigne.

Près du bassin, il me rejoint. Son attitude est toute autre. C’est l’ami, non le chef, qui parle :

— Ainsi, vous refusez…

Je le regarde fixement, longuement, et dans mes yeux passent tout l’affolement des regrets de mon erreur, tout le désespoir de m’être trompé et de m’être fait berner.

Il baisse la tête.

— Je vous ai compris. Allez, il sera fait comme vous le désirez.

***

C’est le même soir. Je suis seul dans la galerie vitrée aménagée spécialement