j’ai prodiguées jusqu’à l’imprévoyance pour assurer le sort de mon enfant chéri passeront tout entières entre les mains de M. Auguste, et l’unique partage de la mère et de la fille seront des regrets et des larmes éternelles. L'ingrat que dans mon ardeur j’avais si tendrement adopté pour mon fils, et que je regardais somme un soutien, il me sait seule, atterrée par touts les genres de souffrances, il ne me connoit aucun appui, mon anéantissement lui a semblé un jeu facile, mais il s’est trompé, la persécution de ce que j’ai de plus cher a retrempé mon âme maternelle, je serai forte, invincible pour les infortunes de ma fille, et dieu ne m’abandonnera pas.
C’est dans cet excès de malheurs que j’attends du ciel la force de l’âme, du cœur et de l’éloquence de mon avocat, le triomphe de la vérité ; et des magistrats la justice, et la protection qu’ils accordent toujours à l’innocente et a la foiblesse.
Mme Branchu
(Comme sa passade avec Bonaparte avait été gardée bien secrète, le célèbre chanteuse ne craignait pas d’affirmer sa farouche vertu. La Branchu fut une des femmes les plus menteuses de son temps et les plus passionnées.)