dans mes actes de religion. J’avais lié mon sort à un être qui après avoir rendu si heureuse les premières années de notre union, eut le malheur de tomber dans un état de maladie trop pénible à décrire. Tant qu’elle dura Je m’isolai du monde et tous les momens que me laissait mon état, je les consacrai à calmer ses souffrances et à adoucir sa situation. Déjà, j’avais perdu un fils que j’adorais ; peu d’années après je perdis mon mari, et le deuil s’est répandu sur toute mon existence. Ne devrais-je pas croire que c’était là le terme des épreuves auxquelles ma destinée m’a condamnée ! Il me testait une réputation intacte et que ma conscience me présentait à l’abri de toute atteinte. Il faut que ce seul bien me soit envié ; il faut qu’il arme contre moi la plus vile calomnie.
Monseigneur ce n’est plus une actrice qui, froissée dans ses intérêts, blessée dans son amour propre, vient réclamer justice pour rentrer dans ses prérogatives et reconquérir ses avantages. C’est une femme attaquée dans son honneur, c’est une mère jalouse de laisser à sa fille une mémoire sans tâche, qui, le cœur navré, vient revendiquer les droits qu’elle n’a jamais cessé d’avoir à l’estime générale.
Je ne viens accuser personne ; je ne connais pas mon dénonciateur, ni ne veux le connaître ; mais je demande qu’il soit fait une enquête sur ma conduite privée ; je le demande avec instance, car je n’aurai de repos que lorsque des témoignages respectables m’auront réhabilitée