Monseigneur
Depuis quelque tems je me vois, auprès de l’administration
que vous dirigez l’objet d’un délaissement qui semble
tenir du mépris. Je me présente, on ne me parle pas ;
J’écris, on ne me répond pas ; Chacun me fuit, bientôt
On n’osera plus prononcer mon nom devant vous.
Qu’ai-je donc fait, Monseigneur, pour me voir réduite
à un tel état d’abjection. J’ai beau jeter un regard sur
moi-même ; J’ai beau faire un examen sévère de ma vie
théatrale et privée, je n’y trouve rien qui puisse me
rendre mésestimable aux yeux de qui que ce soit. Cependant,
si j’en crois des bruits calommieux que l’on m’a dit être
parvenus jusqu’à vous, et que j’appris seulement hier,
C’est dans ma vie privée qu’on aurait trouvé sujet de
me noircir à vos yeux. Je ne puis croire à ces bruits
et ma plume se refuse à tracer ce dont on m’accuse.
Est-il donc si facile de croire au mal ; et ne peut-on
supposer le bien !… Non Monseigneur, je ne puis