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ſçait auec quel contentement nous l’écoutaſmes ſur l’eſtat de tous les François de Kébec, & des trois Riuieres, que le bruit nous auoit dépeints comme tous morts de la contagion. Nous fuſmes auſſi tres-aiſes d’entendre l’heureuſe arriuée des cinq vaiſſeaux de Meſſieurs de la Compagnie, commandez par Monſieur le General du Pleſſis Bochart, qu’on nous faiſoit croire s’eſtre perdus dans les glaces. Noſtre ioye fut vn peu rabatuë par la crainte qu’on auoit qu’il ne fuſt arriué quelque accident au Capitaine Bontan ; mais on nous a releuez de ceſte apprehenſion.

Le treizieſme du mois d’Aouſt le P. Mercier arriua, & le P. Pijart le dix-ſept, le P. Mercier s’eſtant tres bien porté depuis la France, fut ſaiſi d’vne petite fiéure vn iour ou deux auant ſon arriuée aux Hurons, mais dés le lendemain qu’il fut arriué, il en fut quitte pour vne legere émotion, qui fut ſuiuie d’vne parfaite ſanté. C’eſt vne benediction du Ciel, ce ſemble, que ce nous eſt aſſez d’eſtre aux Hurons pour nous bien porter. Au reſte tous les Peres ont eſté fort doucement conduits, ils n’ont ny ramé, ny porté, ſinon leurs petites hardes mais plutoſt ont été honorez, & por-