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la ſaiſon ; voila l’ennemy qui nous va aſſieger, il eſt queſtion de nous armer, & de fortifier vnanimement nos palliſſades, & non pas de diſputer des rangs. Sur tout ie fus eſtonné de la ſage conduite d’vn autre Conſeil, où i’aſſiſtay, qui ſembloit eſtre confit en humeur condeſcendante & belles paroles, nonobſtant l’importance des affaires dont il s’agiſſoit.

Ce Conſeil eſtoit l’vn des plus importans que les Hurons ayent : ſçauoir de leur feſte des Morts : ils n’ont rien de plus ſacré : la choſe eſtoit fort chatoüilleuſe ; car il s’agiſſoit de faire que tout le Païs mit ſes morts en vne meſme foſſe, ſuiuant leur couſtume : & cependant il y auoit quelques Villages mutinez qui vouloient faire bande à part, non ſans vn regret de tout le Pays. Cependant la choſe ſe paſſa auec toute la douceur & paix imaginable : à tous coups les Maiſtres de la Feſte qui auoient aſſemblé le Conſeil exhortoient à la douceur, diſant que c’eſtoit vn Conſeil de paix. Ils nomment ces Conſeils, Endionraondaoné, comme ſi on diſoit, Conſeil egal & facile comme les plaines & raſes campagnes. Quoy que diſſent les opinãs, les Chefs du Conſeil ne faiſoient que