Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

& cette peine eſt authoriſée du conſentement de tout le Pays ; de ſorte que quiconque les prend ſur le fait, il a tout droit de leur fendre la teſte, & en défaire le monde ſans crainte d’en eſtre recherché, ou obligé de faire aucune ſatisfaction.

Pour les larrons, quoy que le Pays en ſoit remply, ils ne ſont pas pourtant tolerez : ſi vous trouuez quelqu’vn ſaiſi de quelque choſe qui vous appartienne, vous pouuez en bonne conſcience ioüer au Roy dépouilé, & prendre ce qui eſt voſtre, & auec cela le mettre nud comme la main ; ſi c’eſt à la peſche, luy enleuer ſon Canot, ſes rets, ſon poiſſon, ſa robbe, tout ce qu’il a : il eſt vray qu’en cette occaſion le plus fort l’emporte : tant y a que voila la couſtume du Pays, qui ne laiſſe pas d’en tenir pluſieurs en leur deuoir.

Or s’ils ont quelque eſpece de Loix qui les maintiennent entre eux, il y a auſſi quelque ordre eſtably pour ce qui regarde les Peuples eſtrangers : & premierement pour le commerce ; pluſieurs familles ont leurs traittes particulieres, & celuy là eſt cenſé Maiſtre d’vne traitte qui en a fait le premier la decouuerte : les en-