iii
LA CHAPELLE PROVISOIRE
Rien n’indiquait, dans la rue Descartes, l’existence d’une chapelle, si ce n’était une simple croix de bois appliquée contre le mur au-dessus d’une porte, et sur laquelle on lisait, en caractères à demi effacés : sancto martino. Un aveugle se tenait perpétuellement sur le pas de cette porte avec une sébile de plomb à la main ; il avait la figure rongée par les piqûres de la petite vérole et il semblait que ses lèvres se fussent épaissies et desséchées à force de murmurer, sans répit, du même ton de mélopée plaintive : « Ayez pitié, Messieurs, Mesdames ; ayez pitié d’un pauvre aveugle… »
Les deux marches franchies, et avant de pousser les tambours de cuir noir, on trouvait, à droite, un guichet ménagé au centre d’une étroite vitrine où pendaient des chapelets et des scapu-