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NIORT-CAEN


Presque aussitôt assise dans le fiacre, Geneviève eut un grand frisson suivi d’un tremblement nerveux qui ne s’arrêtait plus. Elle se contenait depuis une demi-heure, à demi paralysée plutôt, par un aspect de la vie bien nouveau pour elle. Tout d’abord, aux premiers mots ambigus adressés à sa tante, elle avait cru se trouver mal ; puis l’indignation l’avait soutenue ; aux attaques ou vertes, elle avait éprouvé elle-même la colère qui lui semblait si affreuse sur la figure des autres ; elle avait eu envie de parler, elle aussi, mais les mots ne lui étaient pas venus, et elle avait attendu, croyant qu’on allait se battre, ce qui ne lui eût pas paru plus épouvantable. À la fin, le sentiment que ces dames étaient arrivées à leurs fins, de longtemps préméditées, et que sa