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FARINE.

puis il les a broyés au mortier, a ajouté de l’eau, et, après quelques heures de contact avec agitation fréquemment réitérée, a essayé si la liqueur réduisait le tartrate cupropotassique. Quand l’expérience était faite avec des grains en voie de formation, on trouvait ainsi du sucre réducteur, mais dans les grains mûrs on n’en trouvait plus.

Ces expériences conduisent à conclure à l’absence de tout sucre, soit saccharose, soit sucre réducteur. Cependant, d’après M. Dehérain, le grain de blé contient un peu de saccharose. O. Sullivan, épuisant, par de l’alcool convenablement étendu, de l’orge finement moulue, en tire de 0,8 à 1,6 de saccharose p. 100. Traitant le blé de la même manière, il en obtient au plus 0,5 de saccharose p. 100, mais en outre il constate l’indication d’un sucre fermentescible, non réducteur, doué d’un faible pouvoir rotatoire gauche. Kjeldahl trouve également 1,5 de saccharose p. 100 dans l’orge non germée. G. Düll trouve dans l’orge un sucre non réducteur qui avec la phénylhydrazine donne de la phénylglucosazone, et conclut de ses analyses que le seul hydrate de carbone soluble présent dans l’orge, en même temps que la gomme, est le saccharose. Enfin, les travaux de MM. Schultze et Frankfurt[1] ont mis hors de doute l’existence du saccharose dans le grain de blé. Leur méthode est à l’abri de toute cause d’erreur. On fait un extrait alcoolique de la graine, on en précipite le sucre

  1. E. Schultze et S. Frankfurt, Ueber die Verbreitung des Rohrzuckers in den Pflanzensamen (Ber. d. deut. Chem. Gesellsch., 1894, XXVII, p. 62).