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FARINE

autres, préalablement privées de leur embryon, soit sur des tranches de pomme de terre. Les embryons complets, ainsi transplantés, se comportent comme s’ils avaient été maintenus en place. L’albumen des graines avec lesquelles ils sont en contact perd ses membranes cellulosiques, et si un embryon a été appliqué sur une tranche de pomme de terre, on le voit s’y mouler en y faisant un trou. On peut même cultiver ces embryons sur du papier à filtre humide ; au bout de deux jours on voit des signes non douteux de dissolution partielle des fibres du papier.

Quant aux embryons privés de leur épithélium absorbant, ils ont perdu tout pouvoir d’exercer la moindre action dissolvante sur la cellulose. Ils sont pourtant bien vivants, car si on les dépose sur un milieu nutritif contenant un hydrate de carbone directement assimilable, comme du glucose, ils poussent aussi bien que les embryons non mutilés. Le tissu du scutellum a donc bien le pouvoir absorbant, mais c’est la couche épithéliale seule qui sécrète la cytase.

Parallèlement à cette digestion de la cellulose, mais toujours un peu en arrière, marche la digestion de l’amidon. Une autre diastase, l’amylase, est employé à ce travail. Mais comme elle n’est pas dialysable, elle ne peut pas se diffuser à travers les membranes des cellules qui contiennent l’amidon ; c’est pourquoi elle ne peut entrer en fonction qu’après la cytase, chargée de détruire les obstacles qui la séparent des grains d’amidon. Dès que cette barrière disparaît, on voit les grains d’amidon se creuser de trous très irréguliers et