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FARINE

vers les régions en voie de croissance de l’embryon ; 3o transformation des substances azotées de réserve en principes assimilables pour la jeune plante. Ce troisième point n’est pas encore bien connu, mais les deux premiers le sont bien, grâce aux belles expériences de MM. Brown et Morris.

Dans les premiers temps de la germination, les cellules en palissade de l’épithélium scutellaire s’allongent un peu, perdent leurs adhérences latérales et prennent l’aspect de villosités qui vont, comme des doigts de gant, faire saillie dans l’albumen. En même temps, celui-ci subit des changements profonds. Au bout de vingt-quatre ou trente-six heures de germination, lorsque la racine primaire sort à travers la coléorhize, on aperçoit un commencement de dissolution des cellules vides et aplaties le long de l’épithélium. Elles disparaissent bientôt, et l’on observe à ce moment une formation transitoire d’amidon dans les cellules du scutellum ; les grains d’amidon apparaissent d’abord dans les cellules scutellaires en contact immédiat avec l’épithélium absorbant, et de là envahissent graduellement le parenchyme intérieur ; cet amidon est évidemment un produit de la digestion de la cellulose des cellules disparues.

Cette action dissolvante se propage de proche en proche et atteint à leur tour les cellules gorgées d’amidon. Les parois cellulaires, formées de lamelles cellulosiques superposées, se gonflent ; leur stratification devient de plus en plus apparente, grâce à la séparation partielle des lamelles ; puis elles se corrodent et finissent