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THÉORIE DE LA FERMENTATION PANAIRE.

trait aqueux de son à l’air se produit par le même mécanisme que la laque : cet extrait contient une substance oxydable qui, seule, n’est pas attaquée par l’oxygène libre, et une substance azotée, coagulable par la chaleur, précipitable par l’alcool, qui, ajoutée à la première, en détermine l’oxydation par l’oxygène libre. Comme la laccase isolée par M. G. Bertrand, cette substance détermine aussi l’oxydation de l’hydroquinone en solution aqueuse avec production d’une coloration rouge brun qui augmente peu à peu jusqu’à l’opacité complète.

Nous ne croyons pourtant pas devoir appliquer à cette substance le nom de laccase, d’abord parce qu’il n’est pas certain que la substance fixatrice d’oxygène trouvée dans le son soit la même que celle de l’arbre à laque, et ensuite parce que dans la nomenclature chimique actuellement en usage la désinence ase est appliquée aux substances qui produisent des phénomènes d’hydrolyse (c’est-à-dire séparation d’une molécule en plusieurs par fixation d’eau). La seule propriété reconnue à la substance en question n’étant pas le pouvoir hydrolytique, nous préférons lui appliquer le nom empirique d’oxydine, destiné simplement à rappeler la propriété par laquelle elle nous intéresse dans la question présente[1].

Quant à la substance oxydable du son, je n’ai pas encore réussi à l’isoler.

  1. Nous n’adoptons pas non plus le nom d’oxydase, proposé depuis par M. G. Bertrand pour un autre agent d’oxydation, parce que la formation de ce mot est contraire à la règle de nomenclature des diastasee, d’après laquelle le radical du mot employé désigne la substance sur laquelle la diastase exerce son action.