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PAIN.

l’extrait de son, dans le vide ou dans le gaz carbonique. Un coagulum abondant se produit. La pointe est ensuite brisée et l’air introduit dans le tube. La liqueur reste blonde indéfiniment pendant que dans les tubes traités de même, sauf qu’ils n’ont pas été chauffés, la liqueur brunit. Donc la température de 100° rend l’extrait de son inaltérable à l’air à l’abri des bactéries.

Si maintenant on traite par l’alcool l’extrait de son récent, filtré au filtre Chamberland et non chauffé, on obtient un précipité et une liqueur. La liqueur, séparée par filtration, est évaporée dans le vide à froid ; le précipité, bien lavé à l’alcool, est de même séché dans le vide à froid. On a ainsi divisé l’extrait de son en deux matières à l’état solide. Ajoutons à chacune de ces deux matières un volume d’eau égal à la moitié du volume d’extrait aqueux de son d’où elles proviennent. La substance provenant de la liqueur alcoolique se dissout très bien dans l’eau et donne une solution blonde. La substance qui a été précipitée par l’alcool ne se dissout au contraire qu’en très petite quantité. La solution est presque incolore. On filtre les deux solutions ; on les mélange en partie à volumes égaux, et on garde comme témoins les deux restes. On abandonne ces liquides dans de petits flacons débouchés en un lieu froid pour éviter le développement des bactéries. Le lendemain le mélange est de couleur un peu plus foncée que les deux solutions séparées ; le surlendemain la différence est encore plus accentuée. Les solutions séparées n’ont pas changé de couleur à l’air.

Cette expérience prouve que le brunissement de l’ex-