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FARINE.

l’acide a été bien conduite et arrêtée à temps, l’amidon seul est solubilisé dans cette opération. Pour savoir le moment précis où cette condition est remplie, on essaie de temps en temps si la liqueur colore en bleu la solution aqueuse d’iode. Dès qu’elle cesse de le faire, tout l’amidon a disparu, on met fin à l’opération. Le résidu contient alors toute la matière azotée insoluble et toute la cellulose. Il est séché et pesé ; la perte de poids que le blé a éprouvée est le poids de l’amidon qu’il contenait.

Cette méthode, appliquée à différents blés, a fourni des résultats qui ont varié de 55,1 à 67,1 p. 100.

M. O’Sullivan a donné, en 1884[1], une méthode un peu plus compliquée, mais plus sûre. Elle consiste, après lavage convenable de la farine à l’éther, l’alcool et l’eau, à saccharifier l’amidon avec de la diastase, puis à doser, au moyen de la liqueur de Fehling et du polarimètre, le maltose et la dextrine formés.

Dosage de la cellulose. — Pour doser la cellulose, M. Péligot l’isole en détruisant tout le reste par l’acide sulfurique convenablement concentré. À la vérité, on n’isole de cette façon qu’une variété particulière de cellulose, définie par sa résistance à l’acide sulfurique, car, ainsi que nous l’avons dit, le mot « cellulose » est loin d’avoir aujourd’hui une compréhension aussi simple qu’au temps où ont été faites les analyses de Péligot. Il existe plusieurs sortes de celluloses, qui présentent des résistances variables aux agents de saccharification. Au point de vue pratique, c’est la cellulose la plus résis-

  1. O’Sullivan, Journal of the Chemical Society, 1884.