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face ****[1]. § 22, 59, 60, 61, 62, 66, 345-346 sqq., 354-355).

81. Ce Système fait que les corps agissent comme si (par impossible) il n’y avait point d’Âmes ; et que les Âmes agissent, comme s’il n’y avait point de corps ; et que tous deux agissent comme si l’un influait sur l’autre.

82. Quant aux Esprits ou Âmes raisonnables, quoique je trouve qu’il y a dans le fond la même chose dans tous les vivants et animaux, comme nous venons de dire (savoir que l’Animal et l’Âme ne commencent qu’avec le monde, et ne finissent pas non plus que le monde[2]), il y a pourtant cela de particulier dans les Animaux raisonnables, que leurs petits Animaux spermatiques, tant qu’ils ne sont que cela, ont seulement des Âmes ordinaires ou sensitives mais dès que ceux qui sont élus, pour ainsi dire, parviennent par une actuelle conception à la nature humaine, leurs Âmes sensitives sont élevées au degré de la raison et a la prérogative des Esprits (§ 91. 397).

83. Entre autres différences qu’il y a entre les Âmes

  1. Éd.Erdm., p. 417 a.
  2. Par ces mots « et ne finissent pas non plus que le monde » Leibnitz ne veut pas dire l’animal et l’âme ne finissent pas, et il en est de même du monde. Il fait au contraire dépendre la condition de l’âme de la condition du monde lui-même. C’est (V. sup., § 77) en tant que miroir d’un univers indestructible, que l’âme est indestructible. Rien en effet n’existe uniquement pour soi. L’âme elle-même n’est admise à passer de la possibilité à l’existence, qu’en tant qu’elle doit concourir à l’harmonie universelle ; et ainsi sa durée est liée à celle du reste de l’univers.