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DU RAPPORT
DE LA MORALE À LA SCIENCE
DANS LA PHISOSOPHIE DE DESCARTES[1]

Mirum mihi videtur, plerosque homines plantarum vires, siderum motus, metallorum transmutationes, similiumque disciplinarum objecta diligentissime perscrutari, atque interim fere nullos de bona mente… cogitare, quum tamen alia omnia non tam propter se quam quia ad hanc aliquid conferunt, sint æstimanda.
Descartes, Reg. ad. dir. ing. Reg. 1.


La partie des écrits de Descartes relative à la morale n’est pas sans étendue ; mais ni par sa nature ni par son contenu, elle ne paraît rentrer dans son œuvre philosophique proprement dite. Ce sont avant tout les lettres à la princesse Élisabeth et à la reine de Suède : Descartes s’y accommode aux désirs et aux besoins de ses illustres correspondantes. Il est vrai qu’une esquisse de morale pratique figure dans le Discours de la Méthode. Mais, selon un document récemment publié par M. Ch. Adam[2], Descartes

  1. Travail écrit pour le numéro de la Revue de métaphysique et de morale consacré à Descartes (1896).
  2. Manuscrit de Gœttingen (Rev. bourguignonne de l’enseignement supérieur, 1896).