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TAINE 21

événements, et, entre ces événements, des relations de dépendance où il voyait la seule matière de toute science positive. Il se mouvait à l’aise dans ce qui paraîtrait à d’autres un monde de fantômes. C’est à cela qu’il ramenait la métaphysique. Car on l’a traité à tort de positiviste. Taine n’a jamais renoncé à la recherche des premiers principes, à une explication scientifique de l’Univers. Jusque dans ses dernières semaines, il agitait dans son esprit une hypothèse mécanique sur la constitution de la matière et la nature des corps. Au début et de tout temps, il a rêvé de résoudre le jeu complexe des lois en la simplicité de propositions de moins en moins nombreuses et de s’acheminer ainsi vers l'axiome unique et premier, moteur et clef du monde. Il avait donc une métaphysique. Mais elle n’était pour lui qu’un prolongement de la physique et de la logique ; elle se réduisait a des dépendances entre les mouvements et à des identités de plus en plus