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20 TAINE tions de sa curiosité, les objets de son admiration et de son culte intérieur, aussi éloigné qu’on peut l’être des caractères et des tendances que nous avons coutume d’attribuer au matérialisme.

III

Taine a été aussi un logicien. Il a été un logicien à outrance. Il n’a épargné aucune des entités métaphysiques régnantes, substance, causes, forces, personne spirituelle. Il a commencé par en faire table rase. La plupart des intelligences ne peuvent se passer de ces dessous consistants, il les leur faut pour servir de supports aux attributs, de points d’attache pour les rapports entre les choses. L’esprit de Taine n’en éprouvait à aucun degré le besoin. Ayant purgé de ces chimères sa conception de l’univers, il n’y laissait subsister que des phénomènes, des