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logique, aux conclusions politiques de Hobbes, qu’il a toujours nettement repoussées. Qu’on se représente l’humanité comme une collection de malades et de maniaques, et tout l’appareil des lois comme des menottes ou des camisoles de force plus ou moins apparentes, c’est un tableau qui, à de certaines époques, n’a pas manqué de vraisemblance et qui peut toujours, si l’on n’y prend garde, redevenir réel ; mais il n’est pas moins constant qu’il y a en nous une tendance, de jour en jour plus efficace, à profiter de l’expérience, à reconnaître et à fortifier l’hégémonie de la raison, à enraciner enfin dans notre nature le culte de ce qui est juste, beau et bon. Je ne conteste pas, d’ailleurs, que la société, c’est-à-dire en dernière analyse l’individu, ne s’emploie instinctivement à créer des forces externes à l’appui des forces internes qui maintiennent l’équilibre en lui-même et dans les autres.

On a élevé depuis bien d’autres objections,