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la terreur en macédoine

peut y cheminer en se courbant. Mais l’obscurité est complète.

« Tu parlais de l’entrée d’un four, dit Joannès.

« Mais c’est le fond du four lui-même, comme éclairage… »

Toujours prudent, il avance pas à pas, en sondant, avec le canon de sa carabine, le terrain ; puis il ajoute :

« Pas de trous… pas d’aspérités, nous montons…

— Et raide ! Où diable cela va-t-il nous conduire ?

— Si c’était une voie détournée, un passage secret aboutissant chez ce bandit de Marko ?

— Ce serait une fière chance !

« Avançons donc, et vérifions la chose… elle est d’un intérêt capital pour nous… tant pour délivrer Nikéa que pour nous venger ! »

Le conduit monte, monte toujours. Chose étonnante, l’air y est respirable, comme s’il était depuis longtemps ouvert. De temps en temps, les trois amis perçoivent de sourds roulements, comme ceux de voitures pesamment chargées et qui s’arrêteraient brusquement.

Des coups de feu ? De nouveaux blocs roulant en avalanche ? Ils ne savent et avancent. Il y après d’une demi-heure qu’ils cheminent ainsi, quand l’extrémité du souterrain s’éclaircit d’un jour terne et blafard.

« Attention et en douceur ! » commande Joannès.

Avec d’infinies précautions, ils arrivent derrière de maigres buissons, des herbes folles et des ronces recouvrant en partie l’ouverture.

Ils les écartent, bien doucement, et regardent, étonnés. Devant eux s’étend une sorte d’esplanade, entourée d’épais remparts formés de rochers super-