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la terreur en macédoine

La bombe à la dynamite est devenue le projectile par excellence de ces soldats improvisés. C’est l’artillerie de ces volontaires qui n’ont pas de canons et elle inspire déjà une terreur folle aux Turcs qui en ont ressenti les mortels effets.

Naturellement, la bombe est hautement prisée des patriotes qui ont su en faire un redoutable engin de combat.

Au bout d’une demi-heure tout est prêt.

Il y a là cent vingt combattants formidablement armés, vigoureux, intrépides et résolus à lutter jusqu’à la mort pour la Liberté !

C’est le bataillon d’élite recruté avec soin par Joannès depuis la fonte des neiges. Vite guéri de la blessure qui faillit le tuer, le jeune chef à peine convalescent a repris sa vie de luttes et de périls. Il a patiemment organisé cette nouvelle campagne, prêché une véritable croisade, éveillé des enthousiasmes et suscité des dévouements.

À sa parole enflammée, les hommes sont accourus. Il y en a deux cents qui, sous les ordres de Michel, occupent la plaine au confluent du Vard et du Psinja. Deux cents autres, commandés par Panitza, battent l’estrade entre Usküb et Koumanova. Une troisième bande de deux cent cinquante volontaires attend son arrivée dans la vallée de la Binacka.

Cela forme un total de près de 800 montagnards embrigadés régulièrement et déjà sous les armes. Il y en a plus de deux mille qui n’attendent qu’un signal et des fusils.

Joannès vient d’attacher à sa ceinture un sabre droit, analogue aux lattes de nos cavaliers, une arme incomparable, d’une trempe merveilleuse, que lui ont