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la terreur en macédoine

— Oh ! ce n’est pas possible !… voyons encore… cherchons !… » dit le compagnon de travail du chef.

Et un autre ajoute :

« C’est peut-être un bloc isolé dans l’argile rouge. »

Alors, s’accrochant à cette suprême espérance, Joannès reprend, voulant douter quand même :

« Oui ! cela doit être… cherchons ! »

Avec la furie de gens que la mort menace, les malheureux déblayent de tous côtés, élargissent le boyau de droite, de gauche et de haut en bas.

À chaque coup l’acier résonne comme un glas sinistre, pendant que la grotte s’emplit de cris, de gémissements et d’imprécations.

Cependant, Joannès ne veut pas se rendre encore. Il s’acharne à lutter contre les éléments, contre l’évidence, contre tout. Il creuse à pic un trou en forme de puits.

On l’aide, on fouille, on s’escrime sur le manche des outils qui plient à se rompre.

« Courage !… courage !… là est peut-être le salut… »

C’est un surcroît de labeur… on a faim… on a soif… on défaille de besoin et de fatigue…

« Eh bien, courage quand même ! »

La maudite muraille de granit se retrouve invariablement.

C’est bien une muraille verticale qui ferme la grotte, le vallon, la tranchée !… qui sépare les patriotes de cette liberté, pour laquelle ils luttent en désespérés.

Eh quoi ! tant d’efforts, de vaillance et d’énergie seront inutiles !

Non ! ce n’est pas possible. En vérité, ces héros méritent mieux que cette mort atroce.