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la terreur en macédoine

rasse, un homme se dresse lentement. Sa silhouette se détache en vigueur sur la masse blanchâtre des fumées lointaines.

Il émerge jusqu’à la ceinture et, regardant le vali avec des yeux flambants de haine, riposte :

« Je pourrais te tuer aujourd’hui… je ne le veux pas !

« C’est moi qui te prendrai… C’est moi qui te fendrai tout vif, en deux quartiers… comme un pourceau. C’est moi, enfin, qui attacherai tes deux moitiés de bandit sur les ruines de la maison de Grégorio Perticari… là-bas… à Salco !…

« Je te l’ai promis et je suis homme à tenir ma promesse… »

Alors Marko, interloqué pour la première fois de sa vie, songe au passé plein de sang… à ce passé atroce qui fut sa vie, et il bégaye :

« Qui es-tu donc ?… toi qui oses me menacer ? »

Et l’homme répond d’une voix terrible :

« Je suis la Vengeance ! »

Et Marko, qui n’en peut croire ses yeux, s’écrie :

« Joannès !… »