Page:Bourgogne - Mémoires du Sergent Bourgogne.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paysans se nourrissaient, et ceux qui s’exposaient à faire de pareilles courses s’en revenaient quelquefois avec un morceau de pain noir comme du charbon, rempli de morceaux de paille longs comme le doigt, et de grains d’orge, et puis tellement dur qu’il était impossible de mordre dedans, d’autant plus que l’on avait les lèvres crevassées et fendues par suite de la gelée. Pendant toute cette malheureuse campagne, je n’ai jamais vu que, dans ces courses, il y en ait eu un qui ait ramené avec lui soit une vache, ou un mouton ; aussi je ne sais de quoi vivent ces sauvages, et il faut bien qu’ils aient peu de bétail, pour que l’on ne puisse pas en trouver un peu ; enfin c’est le pays du diable, car l’enfer est partout.