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UNE NUIT DE NOËL

vérité : que ma chaise avait cassé à un moment de la route, que j’étais monté dans la voiture de Mme Poirier, que cette femme nous avait déposés chez sa demi-sœur. Tout cela n’était pas bien vraisemblable, mais quelque chose était plus invraisemblable encore : l’audace de ma présence volontaire chez le chef de la police secrète des Jacobins si je mentais. Raillard avait froncé les sourcils et son visage était devenu comme noir quand j’avais mentionné mon hôtesse. Il chercha une feuille parmi des centaines d’autres, qu’il lut tout bas, en me regardant par intervalles pour comparer les détails donnés par son correspondant.