Page:Bourget - Une nuit de Noël sous la Terreur, 1907.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

108
UNE NUIT DE NOËL

ruelle en question, vers minuit, avec une civière. Quand ils furent là, je réveillai ma femme, que je mis en quelques mots au courant de mon projet, en lui disant la vérité. Ce qui me rend ce tableau de la « Nativité » si cher encore, c’est que cette créature héroïque me demanda seulement cinq minutes pour faire une suprême prière si elle devait passer dans cette fuite, et elle la fit, tournée vers cette image de la Vierge et du Sauveur. Je regardai une dernière fois dans la rue. Le cabaret était toujours éclairé, mais l’espion dormait, les bras sur la table et la tête sur les bras. Ce pouvait être un sommeil simulé… J’étais dans un de ces