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a contre Flossie, » répondit-il. « Vous savez que j’ai arrangé ce mariage dans ma tête. L’enfant ne vous l’a pas dit ? Moi, je vous le dis. Ce mariage, mais c’est admirable : la fortune pour lui ; pour elle, le bonheur ; pour moi, un outil… Ah ! quel outil que cet homme de génie entre ces mains-là, un autre Edison ! … » Et il eut un geste d’ouvrier saisissant les poignées d’une machine qu’il va manœuvrer. « Tout semblait marcher ; tout craque… Il y a cinq ou six jours, je vois la petite sérieuse, presque triste. Je lui demande : « Êtes-vous engagée, Florence ? — « Non, mon oncle, et je ne le serai jamais… » Je l’ai fait causer. Pas beaucoup ; assez pour comprendre qu’il y a là-dessous une querelle d’amoureux… Si vous l’interrogez, baronne, vous en saurez plus long que moi et vous pourrez parler à Verdier… Je vous demande un peu s’ils ont le sens commun, de traîner comme cela quand ils s’aiment ! Car ils s’aiment… Moi, j’ai rencontré mistress Marsh, je veux dire miss Poth, un jeudi, à un Bazaar ; le samedi nous étions fiancés… Le temps, voyez-vous, le temps ! Il ne faut pas en perdre un jour, une heure, une minute. Nous n’en perdrons que trop dans notre bière… »

— « Alors vous voulez que je sache de Florence la raison de sa tristesse et de cette rupture ? Je vais la savoir… Et que je rarrange tout ? J’essaierai… »

— « C’est cela, baronne, » dit Marsh, qui ajouta naïvement : « Ah ! si ma nièce était comme vous !