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DEUXIÈME PARTIE



I

SIX MOIS APRÈS


L’histoire de cette petite aventure anglo-parisienne a-t-elle réussi à poser dans sa vérité le caractère du dangereux et félin garçon qui en fut le héros ? Si oui, la réponse à la question, sur laquelle s’est terminée la première partie de ce récit, n’aura pas fait doute, hélas ! pour le lecteur. Que ce lecteur permette à l’auteur d’employer le classique procédé que la bonhomie du génial Walter Scott mit jadis à la mode, c’est-à-dire de franchir du coup plusieurs mois… Mai s’est donc écoulé, puis juin, puis tout l’été. L’automne est revenu, ramenant avec lui les chasses à courre et un redoublement d’activité dans les affaires de la maison Campbell, toujours pareille à elle-même, toujours aussi étonnante d’insularité dans son angle de la rue de Pomereu. Bob Campbell est là, comme d’habitude, plus souvent que d’habitude. C’est l’époque de l’année où il vend des trois, des quatre chevaux par jour, à cinq mille francs l’un dans l’autre, et il n’y gagne pas beaucoup. Mais « il faut garder la classe ». — C’est ainsi qu’il exprime, dans son jargon britannique, son ambition de ne pas laisser diminuer la