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II


Le train est lent. Il s’arrête à toutes les stations. Parti de la gare de Koursk, à Moscou, le lundi soir à minuit, j’arrive le mardi matin, à huit heures, à Toula.

Toula est une ville de cent mille habitants. Elle étale dans la plaine la monotone géométrie de ses longues rues rectilignes et de ses maisons de bois, trapues, toutes pareilles, et qui n’ont point d’étages. Toula fabrique des armes, des couteaux, des samovars. Un proverbe dit : « Si tu vas à Toula, n’emporte ni ton samovar ni ton couteau de chasse. » La gare est vaste, sale, huileuse, puante ; il y flotte des relents de thé, de café, d’huile,