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n’avaient même pas attendu les instructions de la Cour de Pékin pour entrer dans cette voie.

Le vice-roi des deux Kiangs, par exemple, avait, quelque temps avant l’approbation du règlement que nous venons d’analyser, publié une proclamation que les journaux chinois ont reproduite, dans laquelle il enjoignait aux chefs des troupes sous ses ordres de congédier les instructeurs européens pour prendre exclusivement des instructeurs japonais.

Ce n’est évidemment qu’un commencement, et la suite de ce mouvement méritera d’être suivie attentivement par les puissances européennes qui doivent savoir à quoi s’en tenir sur les protestations de désintéressement dont les Japonais sont si prodigues.

Le 14 juin, un homme qui connaît bien le Japon, M. Charles Pettit, écrivait de Tokio :

Le Japon est une grande puissance, formidablement organisée pour la lutte moderne.

Le Japon est une nation profondément militariste, qui tient à ses traditions belliqueuses.

Le Japon est un peuple resté discipliné d’une manière féodale. Son régime parlementaire ne signifie rien. Ses ministres ne sont pas responsables devant la Chambre. Celle-ci, d’ailleurs, ne