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alors qu’ils la jugent « encore utile ». Dans ces conditions ils nous accorderont volontiers qu’elle pourra devenir inutile, ou même nuisible… demain, le temps d’infliger aux peuples quelques formidables saignées pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Car telle a été de tout temps, et telle est encore l’unique fonction de la guerre : procurer à un nombre d’hommes le pouvoir, les honneurs, les richesses, aux dépens de la masse, dont ces hommes exploitent la crédulité naturelle, exploitent les préjugés créés et entretenus par eux-mêmes. (Capitaine Gaston Moch. L’Ère sans violence. Revision du traité de Francfort, p. 318, 320.)


Les hommes de notre monde chrétien et de notre temps sont semblables à un homme qui a perdu la bonne route : plus il avance, plus il se convainc qu’il ne marche pas où il faut ; et plus il doute de la sûreté de la voie, plus rapidement et follement il y court, se consolant par la pensée qu’il arrivera quelque part. Mais, à un certain moment, il lui devient évident que la route qu’il suit ne le mènera nulle part, sauf à un abîme qu’il aperçoit déjà devant lui.

Dans une situation analogue se trouve main-