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milliers de voix demandant l’hymne national, tous ces mensonges de journaux mauvais sans vergogne, qui n’ont pas peur d’être dénoncés parce qu’ils sont tous les mêmes, tout cet étourdissement, cet abrutissement, dans lequel se trouve maintenant la société russe, et qui se transmet peu à peu aux masses, tout cela n’est que l’indice de la conscience qu’on a de la criminalité de cette œuvre horrible qu’on commet.

Le sens naturel dit aux hommes que ce qu’ils font ne doit pas se faire, mais, comme l’assassin qui ayant commencé à tuer sa victime ne peut s’arrêter, pour les Russes, le fait que l’œuvre est commencée leur semble la preuve évidente du droit de la guerre. La guerre est commencée, c’est pourquoi il la faut continuer ; c’est ainsi que se présente le fait aux hommes les plus simples, ignorants, qui agissent sous l’influence des petites passions et de l’étourdissement auquel ils sont en proie. Les gens instruits raisonnent de la même façon en tâchant de prouver que l’homme n’a pas son libre arbitre, et que même s’il comprend que l’œuvre commencée par lui n’est