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tation beaucoup plus simple de leurs rapports généraux énoncés en des formules appelées lois, et c’est en quoi elle est vraiment une explication : d’autre part elle rend possible, réelle, effective, l’intervention de l’homme dans le cours des phénomènes naturels, et ainsi non seulement la science devient suffisante à l’intelligence théorique de l’univers, mais elle est aussi pratiquement efficace et fonde d’une manière incontestable le pouvoir de l’homme sur les choses. Dégager de l’infinie variété des phénomènes les liaisons nécessaires qui s’y trouvent constamment réalisées, remonter des faits aux lois immédiates qui les régissent, des lois immédiatement dégagées remonter à des lois plus générales encore et plus compréhensives, substituer ainsi au monde confus de l’expérience et des sens un monde coordonné, unifié, simplifié et ramené à un petit nombre de formules simples, peut-être même à une formule unique, puis, par une marche inverse, redescendre de la connaissance des causes et des lois non seulement à la prévision, mais encore, s’il y a lieu, à la production des effets et des cas particuliers, faire de l’homme non seulement l’ordonnateur grandiose de l’univers, mais encore, autant qu’il est en lui, le maître de la portion d’univers