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PRÆFATIO.

mencé. En effet, à peine respiroit-il des fatigues d’un si long voyage, qu'il se vit nommé lan 1150 premier Abbé du Monastere de Compiegne. En cette qualité il fut obligé de se rendre la même année à Rome pour faire con- firmer par le Pape Eugene III son élec- tion, ainsi que les priviléges et les possessions dont avoient joui les Cha- noines de Compiegne , . nouvellement remplacés par les Moines. La Provi- dence le tira bientôt de ce poste pour le faire passer à -un autre plus élevé. Suger étant mort le 13 Janvier 1152, le Chapitre de Saint Denys élut Odon pour lui succéder. Ce choix n’améliora pas son sort. Pendant dix ans qu'il gou- verna Saint Denys, occupé tantôt à repousser les calomnies de ses ennemis, tantôt à défendre les intérêts de son Abbaye, les agitations de sa vie ne fi-

vi, batia Compendiensi, Canonicis ejec- tis, constitutæ præfectus est, ac pauld post Romam proficisri com- pulsus, ut electionis suæ, privile- giorum quoque ac possessionum Mo- nasterii sui confirmationem obtine- ret. Nec diu stetit in hoc gradu ad altiorem destinatus. Sugerio quippe Idibus Januari anni 1152 extincto communibus votis suffectus est, quo in munere decem annos variè vexa- tus exegit, nunc propulsandis ma- levolorum calumniis, nunc defen- dendis Monasterii sui rebus intentus, annoque tandem 1162 vite finem implevit. ÆE septem porrd libellis ejus ea tantm excerpsimus quæ in- trà fines Galliæ gesta referuntur , cèm reliqua, ut jam monuimus , énstituto nostro sint aliena.

nirent qu'avec elle en 1162. Pour revenir aux sept livres de sa Relation, nous nous sommes bornés dans l'extrait que nous en avons fait, à ce qui s’est passé dans les limites de la France, le reste, comme nous en avons averti ci-dessus, étant étranger à notre dessein.

VI Le fragment tiré d’un ancien manuscrit touchant une contribution imposée à PAbbaye de Saint Benoît- sur-Loire par le Roi Louis le Jeune, lorsqu’il se préparoit à la Croisade, n’est pas une piece à mépriser. C’est le premier Exemple, à ce qu’il nous pa- roît, d’une semblable imposition faite sur une Eglise par nos Rois de la troi- sieme race : exemple d'autant plus re- marquable, que ce ne fut point sur la seule Abbaye de Saint Benoît que l’im- position tomba, mais qu’elle s’étendit,

VI. Non spernendum, quod vetus membrana suppeditat, fragmentum de tributo Floriacensibus imposito a Rege Ludovico Juniore sacram ex- peditionem adornante, cùm simile räihil antehac, ut videtur, ulli Ec- clesiæ imperassent Capetiani Reges; neque verd solis Floriacensibus, sed universo Clero Gallicano , ut in no- tis ostendimus , vel saltem ditioribus Ecclesiis vectigal illud fuerit irro- gatum.

comme nous le montrons dans

une note, à tout le Clergé de France, ou du moins aux Eglises les

mieux dotées de ce Royaume.

VII. Le livre où Suger rend compte de ce qu’il a fait de plus remarquable dans son gouvernement Abbatial, est employé principalement à décrire la construction de sa nouvelle Eglise. Cette description est un morceau que nous avons cru devoir mettre sous les yeux de nos Lecteurs, pour leur mon- trer les progrès qu’avoient faits de son temps en France les arts les plus utiles,

VII. Qui Sugeri nomine de re bus ab ipso in administration Mo-

nasterii sui gestis liber inscribitur , singularem constructæ ab illo Ec- clesiæ descriptionem imprimis con- tinet, quam lectoribus nostris tra- dendam judicavimus. Ex ea quippe artium, videlicet Architecturæ , Seulpturæ, Artis fusoriæ, Cela- turæ progressus intelligere est, ipso

Fragmen- tum de tri buto_ Floria- censibus me