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xxiv

Henrico Imperatore … peractum fuisse. Henricus igitur inter Au- gustos primus, quem Calitum catalogo additum veneramur, ab his certaminibus non abhorrebat. Nec mirum; cùm fera hujusmodi atque insana spectacula ab ipsis Præsulibus opprobarentur. Le- ges enim Imperator ipse laudatus promulgavit Italicæ genti obser- vandas et Langobardicis adden- das, in quibus decernitur, ut per pugnam homicidia purgen- tur : leges verd testatur püissimus Cæsar se edidisse in Regni Co- mitiüs, attestatione quàam plu- rium sibi adstantium fidelium , Archiepiscoporum, etc. Sic fe- rebant tempora. Attamen dissi- mulare noluerimus, fuisse viros

sn.

certè vel antiquis temporibus, qui duella improbabant, eaque divi- nis legibus adwversari contende- bant : inter quos præsertim efful- serunt Agobardus , Lugdunensis Antistes sub Ludovico Pio, Ni- colaus 1 Papa, Atto Vercellensis Episcopus, et ali. Maturè igitur in barbaricam et impiam consue- tudinem sancti runt : verëm ii surdis cecinerunt.

viri insurrexe-

AAV. Remigium Autissio-

dorensem  Episcopum et Hai-

monem inter discipulos Gerberti perperèm recenset Ordericus. Re- migius et Haimo, ut notat Ches-

» nius, longè antiquiores Gerberto Pa. 23%. fuerunt. Ex Remigio enim per universam ferè Galliam scientia litterarum adedque traditio Ec- clesiasticæ doctrinæ et discipline derivata est hoc modo : Odo Ab- bas Cluniacensis à Remigio eru- ditus est; Gerbertus et Abbo scientiæ propagatores eximüi, hic in Gallia et Anglia, ille verè in Gallia simul et in Italia, disci- pulos Odonis audierunt ; Fulber-


PRÆFATIO.

lieu en la présence de l'Empereur Henri. Ainsi Henri, premier Auguste du nom , que nous honorons comme Saint, n’abhorroit point ces combats : et lon ne doit pas s’en étonner, at- tendu que les Prélats eux-mêmes ap- prouvoient ces sortes de spectacles bar- bares et foux. Car l'Empereur dont nous parlons, promulga des loix, pour être observées par la nation Italique, et pour être ajoutées aux Lombardi- ques; dans lesquelles il est ordonné de purger les meurtres par le combat. Or le pieux César témoigne qu'il a publié ces loix dans une assemblée de la nation, avec l'attestation de grand nombre de sujets qui étoient à sa suite, Archevêques, etc. Les tems le vouloient ainsi. A Dieu ne plaise cependant que nous dissimulions , qu’anciennement même il y avoit certes des gens, qui improuvoient les duels, et qui soute- * noient .que ces combats étoient con- traires aux loix divines. Ceux qui se signalerent le plus parmi ces derniers, furent Agobard Archevêque de Lyon sous Louis le Débonnaire, le Pape Nicolas I, Atton Evêque de Verceil, etd'autres. Ainsi de saints personnages s’éleverent de bonne heure contre une coutume barbare et impie ; mais ils eu- rent le malheur de parler à des sourds. XXV. Orderic a tort de compter Remi Evêque d’Auxerre, et Haimon, parmi les disciples de Gerbert. Remi et Haimon, comme le remarque Du- chesne, sont beaucoup plus anciens que Gerbert. Car Remi fut la source d’où la connoissance des lettres, et par conséquent la tradition de la scien- ce ecclésiastique et de la discipline, coulerent par toute la France; ce qui se fit ainsi: Odon, Abbé de Cluni, fut instruit par Remi; Gerbert et Ab- bon, tous deux célébres propagateurs de la science, celui-ci en France et en Angleterre; l’autre en France et en Italie, eurent pour maîtres les disci- ples d'Odon; enfin Fulbert, par qui