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xxvj

Willel-

sanè

culo potuisset obtinere, mus Aquitanorum Dux pluris fecisset, quàm apud Ade- marum legitur : 1 denique in duello considerandam sese offert humanarum seu superstitiosarum mentium infirmitatem. Firma tenebantur veteres, Deum victori opitulatu-

nempè … persuasione

rum esse, innocentiam aut et tanta fuit divini patrocinii spes in abomi- nandis hisce certaminibus,

ut acritatem tueretur :

ut certaturi noctem præcedentem duce- rent insomnem in Templo ad tumu- lum alicujus Sancti, quem in agone Propitium experirerentur.

IX. Ludovicus juvenis Rex,

, qui nihil fecit ab Odoranno di- à citur : hinc Ludovico F Desidiosi

seu ignavi cognomen accessit ; non quôd ætatem in desidia et volup- tatibus duxerit, sed quia ipsi per breve regni spatium non licuit memoriä dignum aliguod_ edere. Dum autem idem Auctor tradit Regnum Hugoni Duci donatum fuisse à laudato Rege, singulare quid et sibi proprium habet. Ipsi tamen suffragari videtur Gerva- sius Tilleber. lib. de Otis 1mpe- rial. dum hæc narrat : Donat (Ludovicus ‘V] regnum uxori suæ, sub préæstiti sacramenti fide Hugonem obtestans, ut post datum legibus diem ducat in uxorem Blanchiam, regno suo potiturus et dominio. Se- pulto Rege… Hugo Blan- chiam sub tempore ct ordine canonico duxit solemniter. Ve- rm alibi jam narrationi Gerva- sianæ notam falsitatis inussimus : et meritù; nam præterquam quod Adelaïs uxor Hugonis Capeti ali- quandiu mariti sui coronationi superstes fuit, quis in animum inducat Ludovicum hunc Rogem fuisse, qui perfidiæ mercedem

PRÆFATIO.

lhonneur de regner sur les Italiens, sil eût pu y parvenir sans coup férir: 10° enfin, dans un duel on peut con- sidérer la superstition et la foiblesse de l'esprit humain. Car les Anciens étoient dans la ferme persuasion que Dieu, pour la défense de linnocence ou de la vérité, né pouvoit manquer de secourir le vainqueur : et Pespé- rance qu’on avoit de la protection divine dans ses abominables défits, étoit si grande, que les champions la veille du combat passoient la nuit sans dormir dans un Temple au tombéau de quelque Saint ; afin de se le rendre propice dans leurs faits d'armes.

IX. Odoranne dit que le jeune Roi Louis ne fit rien : de là est venu à ce Prince le surnom de Fainéant; non qu'il ait passé sa vie dans l’oisiveté et dans la mollesse, mais parce que dans le court espace de tems qu'il regna, il ne put rien faire de remarquable. Le même Auteur a quelque chose de sin- gulier et qui lui est propre, quand il marque que le Royaume fut donné au Duc Hugues par le Roi Louis. Ger- vais de Tilberi, à la vérité, semble favoriser Odoranne par ce qui suit : Louis V donne le Royaume à sa femme, en conjurant Hugues, Bus la foi du ser- ment quil lui fit prêter , de prendre Blan- che pour son épouse, après le tems mar- qué par les bix; afin de posséder le Royaume et d'en avoir la souveraineté. Le Roi ayant été enseveli... Hugues épousa Blanche dans le tems et de la maniere portés par les Canons. Mais nous avons dit ailleurs que cette nar- ration est fausse : et notre critique est juste; car outre qu’Adelaïde, femme de Hugues Capet, a survécu quelque tems au couronnement de son mari, qui pourra se persuader que le Roi Louis ait été homme à récompenser la perfidie, en faisant présent de sa couronne à une épouse extrêmement volage, et qui lavoit indignement