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Et cette vie nomade, cette éternelle chevauchée à laquelle une curiosité toujours en éveil donnait tant d’attrait, commença pour lui de bonne heure.

« Et pour vous informer de la vérité, je commençai jeune dès l’âge de vingt ans ; et si suis venu au monde avec les faits et aventures ; et si y ai toujours pris grand plaisance plus que de tout autre chose. »

Froissart (Jean) était né à Valenciennes, en 1337 ; autant qu’on peut conjecturer par quelques-uns de ses vers, son père, appelé Thomas, était peintre d’armoiries. Tout jeune, il fut destiné à l’état ecclésiastique qui ne semblait guère pourtant dans le sens de sa vocation ; car son humeur vagabonde était celle d’un ancien trouvère. Il n’avait pas vingt ans lorsque « à la prière de son cher et seigneur et maître messire Robert de Namur, chevalier seigneur de Beaufort », il entreprit d’écrire l’histoire de son temps, mais envisagée surtout au point de vue anecdotique et guerrier. La première partie de ses récits ou chroniques, ayant un caractère tout rétrospectif (de 1326 à 1340), « était fondée et ordonnée sur celles qu’avait jadis faites et rassemblées vénérable homme et discret seigneur monseigneur Jehan le Bel » chanoine de Saint Lambert de Liége dont le livre manuscrit, retrouvé, il y a quelques années seulement, par M. Polain, archiviste de la province de Liége, a été publié en 1850.

La première partie de son travail terminée, Froissart partit pour l’Angleterre afin de faire hommage du dit volume à la reine Philippa de Hainaut, femme du roi Édouard III « laquelle liement et doucement le reçut de lui et lui en fit grand profit… et Dieu m’a donné, dit